Message à l’occasion du 5 décembre 22

mémorial quai Branly

Pourra-t-on, un jour, évoquer sereinement la guerre d’Algérie. Aujourd’hui 60 ans après la fin de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom, les rancœurs et les polémiques sont toujours aussi vives.

De cette période tragique, il restera une grande fracture entre les armées et la nation, un profond malaise au sein de la Nation et dans les armées.

Le Gouvernement de l’époque enverra des milliers d’appelés et rappelés en Algérie pour des d’opérations de « maintien de l’ordre » ou de « pacification ». En réalité, nos soldats furent confrontés à une guerre brutale, éprouvante sans concession, pour laquelle ils n’étaient pas préparés. Nombre d’entre eux périrent ou reviendront meurtris à jamais dans leur chair et dans leur esprit.

Les soldats de métier durent affronter parfois leurs anciens compagnons d’armes. Ensemble, ils avaient combattu le fascisme. Cette guerre d’Algérie fut cruelle car des frères ou d’anciens camarades se battaient entre eux.

Quant aux Harkis, ces combattants restés fidèles à la Nation, ils seront abandonnés par la France et assassinés dans leur pays. Pour ceux qui rejoindront la France ils seront regroupés dans des camps, dans des hameaux de forestage dans des conditions de vie précaire, leur intégration se fera dans la douleur.

La guerre d’Algérie, c’est aussi le déracinement de milliers de civils contraints de fuir leur contrée natale. Ils furent souvent mal accueillis en France. Le sentiment d’injustice est encore fort dans la communauté des rapatriés d’Algérie.

60 ans après la fin de ce conflit, le moment est venu de regarder en face sans  complaisance mais aussi sans amertume, sans parti pris  ni animosité cette période de notre histoire.

Ainsi, en ce 5 décembre 2022, ayons une mémoire plus apaisée de ces événements et recueillons-nous devant tous ceux qui sont morts ou qui ont souffert durant ce conflit ; l’hommage rendu n’en sera que plus grand.

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